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Bonjour à vous chères lectrices, ici Jérémy Bigot.

Je tiens à commencer cet article en vous remerciant pour l’enthousiasme que vous avez manifesté pour la création de ce blog. Je comprends à vos mots que la femme aux escarpins roses vous a manqué et que vous êtes heureuses de la retrouver. Alors MERCI !

Notre sujet de jour, concerne un événement qui n’a pas été une mince affaire :

la présentation de la femme aux escarpins roses à la famille et surtout à ma nièce, Clémence.

Après cette fameuse soirée, plus qu’étrange, où j’ai posé un genou à terre pour oser demander à la femme que j’aime de m’épouser, Elsa, qui avait suivi toute l’affaire, n’a cessé de me téléphoner toute la nuit du 24 décembre. Bien sûr, comme nous étions coincés à l’hôpital pour la naissance du neveu de Samantha, puis qu’ensuite, eh bien j’attendais toujours une réponse à ma question, je n’ai pas pris le temps de répondre à Elsa ce soir-là.

Ma sœur a donc littéralement pété un plomb au téléphone quand je l’ai enfin rappelé le 25 décembre. Après m’avoir engueulé pendant un bon quart d’heure, elle m’a enfin posé la question : est-ce que Samantha avait dit oui.

Quand je lui ai annoncé la bonne nouvelle, elle a d’abord hurlé, puis elle a pleuré, enfin elle a décrété que nous étions tous les deux invités pour le réveillon du jour de l’an afin qu’elle rencontre enfin sa future belle-sœur.

Je n’étais pas franchement emballé de premier abord, mais j’ai réalisé que je m’étais fiancé à une femme qui ni ma mère ni ma sœur n’avaient jamais rencontré, alors j’ai accepté. En tout honnêteté, je doute qu’Elsa aurait accepté un refus de tout façon.

C’est comme cela que Samantha, ses escarpins roses et moi-même avons débarqué chez ma sœur, le soir du 31 décembre.

    « J’ouvre la portière passager à ma future femme. C’est assez étrange de penser à elle comme à ma femme, mais je dois dire que j’adore cela. J’adore me dire que l’on va passer le reste de notre vie côte à côte. Pour quelqu’un qui fuyait l’engagement, ce brusque changement est assez étourdissant.

    À cet instant précis, et malgré le magnifique sourire que darde Samantha sur moi, je ne suis pas 100% serein. J’appréhende. Et si ma mère ne l’apprécie pas ? Et si Elsa lui fait subir un interrogatoire de tous les diables et que Sam décide qu’elles ne pourront jamais s’entendre ? Et surtout, est-ce Clémence va l’accueillir à bras ouverts ? Si ma nièce n’apprécie pas ma future femme, je ne suis pas certain de m’en remettre un jour.

    — Tout va bien ?

    Ma fiancée sort de la voiture et pose une main sur mon bras, ses beaux yeux bleus rivés aux miens.

    C’est surprenant de constater qu’elle semble parfaitement à son aise, comme si elle allait simplement dîner chez des amis.

    — Je suis un peu nerveux, je l’avoue.

    Sam sourit et une chaleur agréable se répand dans tout mon être. Ce que j’aime cette femme. C’est étrange de penser qu’il y a quelques jours à peine elle ne faisait pas partie de ma vie, et qu’à présent elle ne la quittera plus jamais.

    — Tout va bien se passer, tu verras.

   Je plisse les yeux et penche la tête pour mieux la regarder. Ses lèvres ourlées de gloss brillent à la lueur des lampadaires.

    — Comment peux-tu en être aussi sûre ? Aurais-tu des dons de voyances ?

    Elle hausse simplement les épaules et pose doucement sa bouche sur la mienne rien qu’une seconde. Aussitôt, mon désir pour elle se réveille et une bouffé de chaleur m’envahit.

    — Si tu espères me détendre de cette façon, tu te trompes lourdement ma chérie !

    Elle sourit et un court instant je ne doute plus que ma famille va l’adorer tout autant que moi. Est-ce possible de détester cette femme ? J’en doute. Mais bon je l’avoue, je suis littéralement sous le charme, alors il est possible que je ne sois pas vraiment objectif.

    Sam referme son long manteau contre elle. Il fait terriblement froid ce soir, le ciel est parfaitement dégagé et les étoiles sont visibles. Une fine couche de verglas recouvre toute la ville et j’ignore pourquoi mais ma fiancée a insisté pour porter ses fameux escarpins roses. Ce n’est pas vraiment pour me déplaire, loin de là, je la trouve terriblement sexy dans ses chaussures à talons aiguilles, mais ce n’est pas l’idéal par un temps pareil.

Samantha n’a rien voulu savoir. Dans la voiture pour venir, elle m’a avoué que porter ses chaussures lui faisait se sentir plus confiante. Ses escarpins sont un peu comme un porte-bonheur pour elle et elle avait besoin de sentir au mieux d’elle-même pour rencontrer ma famille. En la regardant avancé le dos bien droit et d’un pas sûr malgré le verglas, je comprends mieux ce que représente toutes ses chaussures.

    Lorsque nous arrivons devant la porte, elle se tourne vers moi et décroise les bras si bien que son manteau s’entrouvre sur sa robe à sequins noirs. Elle brille autant que le trottoir parsemé de petits cristaux de glace. À ses oreilles, elle a accroché de longues boucles du même roses que son sac à main et ses fameux escarpins. Ma fiancée est toujours si bien assortie, je ne peux retenir un sourire.

    — Qu’est-ce qui te fais sourire, demande-t-elle en murmurant, probablement pour éviter que quelqu’un nous entende derrière la porte.

    — Toi, je réponds en souriant niaisement. Je t’aime, tu le sais n’est-ce pas ?

   Ses lèvres s’étirent en cet éblouissant sourire qui fait chavirer mon cœur.

    — Je commence à le croire oui. Moi aussi je t’aime.

    Elle frissonne.

    — Alors on y va ou on passe la soirée à se geler les fesses sur le perron ?

    Je ris doucement et frappe à la porte.

    À peine deux secondes plus tard, ma sœur ouvre brusquement et une vague de chaleur s’échappe de la maison. Elle porte une robe noire simple mais élégante, et ses cheveux châtains au carré sont lisses.

    — Ah ! Vous voilà enfin !

    Je lève les yeux au ciel devant l’impatience légendaire de ma sœur et me penche pour l’embrasser sur les deux joues.

    — Bonsoir Elsa. Ma sœur je te présente Samantha. Sam voici ma sœur, Elsa.

    Je serre imperceptiblement les mâchoires lorsque les deux femmes se saluent chaleureusement.

   Soudainement, une petite frimousse aux joues rebondies se précipitent dans les jambes de sa mère. Heureux de revoir le visage de ma nièce, je tends les bras vers elle, mais elle ne s’y précipite pas. Je me redresse, surpris et je l’avoue cruellement déçu. D’ordinaire lorsque j’arrive, Clémence se jette sur moi pour me faire un câlin. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui font que je passe si souvent voir ma sœur depuis qu’elle est devenue maman. Les petits bras potelés de ma nièce qui se serrent autour de mon cou sont une véritable drogue.

    — Coucou ma puce, je tente pour l’amadouer.

    Mais elle ne bouge pas. Elsa passe une main dans le dos de sa fille pour la rassurer.

    — Tu ne vas pas dire bonjour à tonton Jérémy, ma chérie ?

    La petite secoue la tête, les yeux rivés sur ma fiancée. Sa robe de princesse beaucoup trop grande pour elle scintille autant que celle de ma fiancée. Je me demande ce qu’ont les femmes avec les paillettes, mais ne fait pas de remarque, je suis en sous nombre.

    — Clémence, je reprends, refusant de m’avouer vaincu, je te présente Samantha. C’est une de mes amies.

    Cette fois-ci ma nièce se cache littéralement derrière sa mère, collant son visage contre sa cuisse. Visiblement le problème vient de la présence de Samantha. Je tourne la tête vers ma fiancée qui me sourit en haussant les épaules.

    — Bonjour Clémence. Je suis heureuse de faire ta connaissance, dit Sam de sa voix la plus douce.

    Elsa se tourne vers sa fille qui garde la bouche close.

    — Bon entrez, vous n’allez pas rester planté là. Clémence chérie, maman a besoin de marcher s’il te plait.

    Nous entrons et suivons ma sœur dans le salon où ma mère et mon beau-frère Marc nous attendent en discutant. Le cœur battant un peu plus fort qu’à l’ordinaire, je fais les présentations et ma mère salue ma fiancée avec un sourire sincère. Il faut dire qu’elle espérait tant que je finisse par trouver chaussure à mon pied. Et quelle chaussure !

    Nous nous installons sur le canapé du salon et Marc nous sert un apéritif. Je ne cesse de lancer des coups d’œil à ma nièce qui ne se détend pas. Elle est assise aux côtés de sa mère et lui tient le bras comme si un drame se déroulait sous ses yeux. Je sens que mon petit cœur de tonton ne va pas tenir longtemps à ce rythme. Elle garde ses distances, elle qui est d’habitude si chaleureuse et collante avec moi. Je l’avoue à cet instant, je suis en manque de sa petite voix aigüe qui chuchote à mon oreille.

    — Ma puce, je tente à nouveau, ça te dit de venir t’asseoir avec moi ?

    Cette situation me met véritablement mal à l’aise. Je veux retrouver la complicité qui me liait à ma nièce.

    Clémence lève ses petits yeux vers ma fiancée puis elle revient vers moi et à nouveau Samantha. Sam se tourne vers moi et hausse les épaules en murmurant :

    — Elle a besoin d’un peu de temps.

    — Pour toi d’accord. Mais pourquoi moi ?

    Je me tourne vers ma sœur qui secoue doucement la tête. Comment ma nièce peut-elle craindre Sam ? Elle est adorable et le courant semble bien passer avec tout le reste de la famille. Elsa lui pose un tas de questions, auxquelles elle répond tranquillement. Ma mère écoute en acquiesçant et demande des précisions à certains moments, comme ce qu’elle a fait comme étude et où a-t-elle grandi. Quant à Marc, il écoute silencieusement. D’ordinaire, nous discutons entre hommes, mais ce soir je suis bien trop absorbé par le comportement de ma nièce pour avoir envie de bavarder.

    Je bois une gorgée de champagne en réfléchissant à un moyen de faire se détendre la petite fille.

    Lorsque nous passons à table, toutes mes idées ont échouées. Je lui ai proposé d’aller jouer dans sa chambre, de faire l’avion et je lui ai même proposé de lui donner un bonbon si elle venait s’asseoir à côté de moi. Je me suis fait l’effet d’un affreux manipulateur à ce moment-là, mais je suis vraiment désespéré. J’ai besoin de mon gros câlin.

   À table, je m’assieds à côté de ma fiancée et face à ma mère et mon beau-frère. Elsa est en bout de table pour être plus proche de la cuisine et avoir assez de place pour le siège enfant de Clémence.

   Le dîner se déroule parfaitement bien. Les discussions vont bon train et j’entends même Sam rire à plusieurs moments. Mais je ne suis pas vraiment à la fête.

    — Jérémy ? m’interpelle ma sœur me faisant presque sursauter. Peux-tu cesser de bouder s’il te plait ? On dirait un enfant.

    Je décroise les bras et lui tire la langue. Je sais que ce n’est pas très mature, mais je m’en fiche.

    — Veux-tu finir ton assiette s’il te plait ? Sinon tu n’auras pas de dessert ! Maman, tu veux bien dire quelque chose à ton fils.

    Ma mère se penche vers moi en souriant.

    — Mon chéri, il faut manger pour devenir un homme grand et fort.

    Toute la tablée rit, excepté moi. Je me tourne vers Clémence qui m’ignore toujours royalement. Elle joue avec une petite poupée sur la tablette devant elle. Je soupire longuement et attrape ma fourchette pour manger. Le repas que ma sœur a préparé est délicieux et se serait impoli de ne pas lui faire honneur.

    Toujours plongé dans mes pensées à la recherche d’une idée pour retrouver ma nièce, je mange le saumon au beurre blanc et ses petits légumes vapeurs. Depuis la naissance de Clémence, Elsa est devenue une experte en nourriture saine. Elle dit qu’elle refuse que sa fille ingurgite tout et n’importe quoi, alors elle s’est mise à cuisiner et est devenue vraiment très douée.

    — C’est vraiment exquis Elsa. Bravo, je lance pour me faire pardonner mon humeur.

    Ma sœur rougit et se redresse, fière.

    — Merci, c’est gentil de le dire.

    Elle lance un regard noir à son mari qui lui répond par un clin d’œil. Elle secoue la tête en souriant.

    — Et toi ma puce, tu as aimé le saumon ? je demande à Clémence qui recoiffe sa poupée.

    Elle ne me répond toujours pas et j’ouvre la bouche sur le point d’exploser quand ma sœur se lève brusquement. Les pieds de sa chaise raclent le plancher dans un bruit désagréable. Je grimace.

    — Jérémy tu viens m’aider à la cuisine s’il te plait ?

    Oh ! Voilà, je vais avoir le droit à un sermon de grande sœur, comme elle aimait le faire quand nous étions enfant.

    Je la rejoins à la cuisine en trainant les pieds. Je sais que je suis puérile ce soir, et alors ? Je suis littéralement ignoré par l’une des quatre femmes les plus importantes pour moi. C’est dur. Surtout que j’ignore pourquoi elle me boude.

    À peine ai-je passé la porte qu’Elsa s’exclame :

    — Vas-tu cesser de faire le gamin ? C’est le soir du réveillon bon sang ! Tu gâches la soirée avec ton humeur de chien !

    Je croise les bras sur ma chemise blanche et la regarde sortir un plateau couleur argent débordant de fromages.

    — Je suis désolé, c’est juste que… Tu sais pourquoi Clémence me boude ? Je lui parle et elle ne me répond même pas ! Ça me rend fou de ne pas savoir pourquoi elle me fuit !

    Elsa ouvre un tiroir et en sort un couteau à fromage qu’elle pose sur le plateau.

    — Eh bien…

    Je me redresse d’un seul coup. Elle sait ce qu’il se passe et elle ne veut rien me dire !

    — Elsa ! Je sais que tu es la grande sœur, mais je suis plus grand et plus fort que toi, si tu ne me dis pas ce qu’il se passe, je te promets de te faire passer une soirée vraiment mémorable, je gronde en me tenant bien droit dans l’espoir vain d’effrayer ma sœur.

    Elle me regarde un instant sans l’ombre d’une émotion dans le regard. Elle n’a jamais pris mes menaces au sérieux, c’est parce que je n’ai jamais été vraiment sérieux. Jusqu’à ce soir.

    — Je crois que Clémence est jalouse de Samantha.

    Je recule d’un pas.

    — Quoi ? Comment ça jalouse ?

    Elsa pose son plateau sur la table de la cuisine.

    — Quand je lui ai dit que tu venais avec une femme ce soir, que c’était ton amoureuse, elle s’est renfrognée. Je pense qu’inconsciemment, elle craint que tu ne l’aimes plus comme avant, que tu ne t’occupes plus d’elle comme tu le faisais, qu’elle passe en second si tu veux.

    J’ouvre la bouche pour répondre, mais aucun son n’en sort. Est-ce vraiment possible qu’une petite fille de deux ans pense à ce genre de choses ?

    — Tu crois ? À son âge ?

    Elsa hausse les épaules.

    — Elle m’a demandé si comme tu avais une amoureuse maintenant, est-ce que tu l’aimerais toujours elle ?

    Je sens mon cœur se serrer. Comment ma nièce a-t-elle pu croire que je l’aimerais moins parce que j’avais une amoureuse ?

    Je me précipite dans le salon et attrape ma nièce de sa chaise. Je la prends dans mes bras et me précipite à l’étage jusque dans sa chambre, sous le regard surpris de ma famille. J’entends Elsa m’appeler mais je l’ignore. Je refuse de passer une minute de plus en laissant croire à ma nièce que je l’aime moins depuis que je suis fiancé.

    Je la pose sur le tapis rose bonbon de sa chambre et m’assied à côté d’elle.

    — Clémence ma puce…, je commence sans savoir quoi dire d’autre.

    Difficile d’expliquer à une petite fille les choses de l’amour.

    — Tu sais que je t’aime plus que n’importe qui, n’est-ce pas ?

    Elle lève ses yeux inquiets vers moi.

    — Samantha est mon amoureuse c’est vrai, mais… comment dire, ce n’est pas pareil qu’avec toi, tu vois ? Toi, tu es ma nièce et je t’aimerais toujours ! Je serais toujours là pour toi.

    Je cherche mes mots quand une idée me vient.

    — Tu vois ta maman, elle t’aime de tout son cœur et elle aime aussi ton papa. Toi tu aimes ta maman et ton papa pareil, n’est-ce pas ?

    Elle hoche doucement la tête, les yeux rivés sur sa poupée.

    — Eh bien c’est pareil pour moi. J’aime Samantha, mais je t’aime aussi. Tout comme j’aime ta maman et mamie Chantal. Tu comprends ?

    Clémence pose sa poupée sur le sol et garde le silence un instant. Je crains qu’elle soit trop jeune pour comprendre tout cela et qu’elle continue à bouder son tonton préféré, mais lorsqu’elle lève les yeux vers moi, je crois percevoir un certain soulagement.

    — C’est vrai ? demande-t-elle en me regardant droit dans les yeux enfin.

    Je soupire de soulagement. D’accord je ne voulais pas d’enfants il y a quelques jours encore, mais ma nièce est un véritable trésor dans ma vie. Je ne remercierai jamais assez ma sœur de me l’avoir offert, mais ça je ne le lui avouerai pour rien au monde, elle serait capable de me le rappeler jusqu’à la fin de mes jours.

    — Bien sûr que c’est vrai. Tu es mon petit trésor à moi et jamais rien ne changera cela. D’accord ?

    Elle semble hésiter, comme si elle pesait les pours et les contres. Je le regarde en imaginant une seconde la femme adulte qu’elle deviendra. Sûrement aussi forte et folle que sa mère. Je retiens un sourire, il manquerait plus que ma nièce croit que je me moque d’elle.

    — Je te le promets ma puce. Même si j’aime d’autres personnes, comme toi avec euh… tes poupées et tes peluches par exemple, tu resteras toujours ma préférée. Tu me crois ?

    Clémence se redresse et vient jeter ses petits bras autour de mon cou.

    — Oui, je te crois tonton, murmure-t-elle à mon oreille.

    Et je souffle longuement.

    Clémence me fait un bisou baveux sur la joue et me serre plus fort. Je la serre aussi et me lève, l’emportant dans mes bras. La soirée peut commencer maintenant que les choses sont enfin rentrées dans l’ordre.

    Nous redescendons tranquillement et je repose ma nièce dans sa chaise, sous les regards curieux de mes proches.

    — Non, s’écrie ma nièce en tendant les bras dans ma direction, je veux venir avec toi tonton.

    Je me tourne vers ma fiancée, fier. Voilà, c’est comme cela que les choses devaient se passer depuis le début. Sam me sourit alors que je me rassieds à ses côtés, ma nièce dans les bras.

    Je me penche vers la femme aux escarpins roses et je chuchote à l’intention de Clémence.

    — Tu vois c’est Sam. Elle est très gentille et même si je suis très amoureux d’elle, ça reste toi ma préférée d’accord ?

    Clémence hoche doucement la tête, les yeux rivés sur ma future femme.

    — Elles sont trop belles tes chaussures, lance ma nièce.

    Je ris malgré moi. La glace est brisée, tout va bien se passer maintenant.

    Le dîner se termine dans d’agréables conditions, tout est parfait.

    Quand minuit sonne, je prends ma future femme dans mes bras et l’embrasse tendrement en remerciant la vie d’avoir mis une paire d’escarpins roses à talons aiguilles sur ma route. »

Jérémy Bigot, votre humble serviteur.